On peut goûter un souvenir, pas seulement s’en rappeler. Des études démontrent que le goût et l’odorat sont directement liés au système limbique du cerveau, la région responsable de la mémoire et des émotions. C’est pourquoi une odeur, suivie d’une bouchée d’un aliment familier, peut vous ramener des années en arrière en un instant.
Dès que votre fourchette touche un plat mijoté en profondeur, quelque chose que vous mangiez en grandissant sans même réaliser son importance, vous êtes de retour à la table de cuisine de votre enfance. C’est ça que recherchent les gens en 2025 : pas juste du goût, mais une émotion.
Partout en Amérique du Nord, et surtout à Montréal, les tendances culinaires nostalgiques volent la vedette. Ce n’est plus seulement une question de nouveauté. C’est une question d’authenticité. Les saveurs qu’on croyait avoir laissées derrière reviennent plus fortes que jamais.
Et à Montréal, aucun plat ne représente mieux ce besoin de familiarité que la viande fumée.
L’essor de la "newstalgie" : quand le passé se réinvente

Il y a un mot pour décrire ce qui se passe en ce moment dans la culture alimentaire : la newstalgie. C’est l’art de mélanger les saveurs rétro avec une présentation moderne. On la voit dans le retour des burgers style diner sur des menus haut de gamme, dans la réapparition des saveurs de fontaine à soda comme la crème à l’orange, et dans les rééditions réconfortantes comme la crème glacée Groom’s Cake de Blue Bell ou la gamme de crèmes à soda orange de Dirty Soda. Ce ne sont pas des nouveautés, ce sont des déclencheurs d’émotions.
Dans les restaurants, cette tendance est menée par des chefs qui abandonnent les techniques moléculaires pour le pain de viande et qui troquent l’huile de truffe pour des glaçages au sucre brun. C’est du réconfort, mais élevé. Il ne faut pas sacrifier le goût au profit de la simplicité, il suffit de savoir où trouver l’équilibre.
Pourquoi les plats réconfortants sont plus qu’une tendance
Aujourd’hui, les gens ont plus tendance à rechercher des saveurs nostalgiques en période de stress ou d’incertitude. Ça explique beaucoup de choses sur la direction que prend la cuisine. On ne veut pas seulement se nourrir, on veut se sentir ancré.
La nourriture liée à notre enfance ou à des moments marquants de notre vie libère de la dopamine. Elle nous apaise, nous réchauffe, et nous rappelle que certaines choses, quand elles sont bien faites, ne se démodent jamais.
La viande fumée est ce genre de nourriture. Ce n’est pas tape-à-l’œil, ce n’est pas une mode juste pour la mode, c’est simplement profondément satisfaisant parce que c’est profondément enraciné.
Viande fumée de Montréal

À Montréal, la viande fumée est plus qu’un sandwich, c’est histoire, patience, tradition et communauté. C’est pourquoi des endroits comme Dunn’s Famous, qui sert de la viande fumée tranchée à la main depuis 1927, continuent de prospérer. Ils n’ont pas suivi la tendance nostalgique, ils en ont toujours fait partie.
La viande fumée est préparée grâce à un processus de marinade de 14 jours, puis fumée lentement et cuite à la vapeur jusqu’à ce que la poitrine de bœuf fond presque dans le pain. Elle est servie sur du seigle classique avec un peu de moutarde. Pas parce que c’est rétro, mais parce que cette combinaison fonctionne toujours. Ça fait toujours son effet.
Ça goûte toujours comme à la maison.
Les accords de saveurs qui rappellent tout ça
Ce qui rend la viande fumée si nostalgique, ce n’est pas juste la viande elle-même; c’est le rituel. C’est la façon dont chaque détail s’harmonise :
- Pain de seigle moelleux, légèrement réchauffé
- Poitrine tranchée : maigre, moyenne ou grasse
- Moutarde jaune piquante
- Cornichon à l’aneth en accompagnement
- Cornichon à l’aneth en accompagnement
- Et une soda à la cerise noire ou une bière de racine complète le tout
Ces combinaisons ne sont pas le fruit du hasard; elles perdurent parce qu’elles fonctionnent. Et pour ceux qui ont grandi à Montréal ou dans ses environs, ou qui ont fait leur première visite à Dunn’s Famous lors d’un voyage en famille, ces saveurs restent gravées en mémoire comme des chansons préférées.
Les saveurs rétro sont à la mode
Le sucre brun a été nommé saveur de l’année 2025. La cerise a conquis non seulement les boissons, mais aussi les glaçages, sauces et marinades. La moutarde retrouve sa place sous les projecteurs. Et le jus de cornichon? Ce n’est plus seulement pour les concombres, on le retrouve partout, des collations aux cocktails.
La viande fumée a toujours bien accompagné ces ingrédients. Et aujourd’hui, les délicatesses innovent subtilement : viande fumée glacée à l’érable ou servie avec des frites saupoudrées de sucre brun. Sauces à la moutarde relevées au jus de cornichon. Même une pizza à la viande fumée garnie d’huile de piment cerise.
La beauté de la viande fumée, c’est qu’elle n’a pas besoin d’être réinventée, mais elle peut évoluer sans perdre son âme.
La cuisine réconfortante pour un grand groupe

La cuisine réconfortante n’a jamais été destinée à être mangée seule, elle se partage sur des plateaux. Aux tables d’anniversaire, pendant les fêtes, sur des plateaux en plastique dans les délicatesses à l’ancienne, et alors que de plus en plus de gens reviennent à la cuisine familiale, la viande fumée reprend sa place sous les projecteurs.
Que ce soit dans le cadre d’un événement traiteur ou d’un dîner décontracté dans le quartier, la nourriture classique comme la viande fumée invite à la connexion. C’est généreux, rassasiant, et ça rassemble les gens autour d’un amour commun pour quelque chose de chaud et bien fait.
Conclusion
Quand il s’agit de nourriture, c’est une forme de narration. Et les meilleures histoires sont celles qu’on transmet, pas qu’on rebrande.
Alors, que vous ayez envie de quelque chose qui vous rappelle un voyage d’enfance à votre délicatesse préférée, ou que vous découvriez la beauté de la viande fumée pour la première fois, sachez ceci :
Vous ne suivez pas une mode, vous rejoignez une tradition.
Et il n’y a pas de meilleur endroit pour commencer qu’avec un véritable sandwich à la viande fumée : mijoté lentement, tranché à la main, servi chaud, et conçu pour durer, chez Dunn’s Famous, l’une des institutions les plus emblématiques de Montréal.